Inverser le rapport habituel aux pensées et aux émotions

Voici une citation éclairante de Sophie Edelmann, extrait de son livre "Dites leur de viser Haut" sur la question du rapport aux pensées et aux émotions. 

 "L'une des erreurs les plus répandues consiste à confondre la pratique sur les pensées avec celle sur les émotions. Si on s'accorde sur le terme de "maternelles" ou "féminines" pour décrire les qualités d'accueil, de réceptivité, d'ouverture et de compassion, alors on peut dire que nous sommes appelés à manifester une attitude maternelle vis-à-vis de notre monde émotionnel. Si on désigne comme "paternelles" ou "masculines"les qualités tout aussi nécessaires de discipline, de fermeté et de discernement, alors on comprend que ce sont ces qualités précises qui sont requises face au monde de pensées négatives et destructrices, face à la folie du refus, du déni et du mensonge. Or, le conditionnement le plus répandu, l'attitude considérée comme normale parce que personne ne nous a montré autre chose, est fonctionner très rigoureusement... à l'inverse ! Faire preuve de qualités paternelles dans le pire sens du terme, c'est manifester une sévérité vis-à-vis de nos émotions, en cherchant à les faire disparaître par la répression, le déni, le jugement, le refoulement. Et, tout au contraire, on peut adopter une attitude féminine, au plus mauvais sens du terme, en étant complaisant, confus et laxiste avec nos pensées mécaniques, les laissant se déployer et même s'emballer sans contrôle. Cette confusion entre les approches paternelle et maternelle du monde intérieur compromet non seulement la santé psychologique mais aussi la santé spirituelle."